Le SMEP du Grand Sud (Syndicat Mixte d’Etudes et de Programmation) est une structure créée le 31 janvier 2005 par arrêté préfectoral pour élaborer au nom des deux EPCI (CASUD et CIVIS) le projet de SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) dont le périmètre s’étend sur les dix communs membres des intercommunalités.

Le SCoT est destiné à servir de cadre de référence pour les différentes politiques sectorielles, notamment celles centrées sur les questions d’organisation de l’espace et d’urbanisme, d’habitat de mobilité, d’aménagement commercial, de développement économique, d’environnement. Il en assure la cohérence tout comme il assure la cohérence des documents sectoriels intercommunaux (PLUi), PLHi), PDU, et des PLU.

Le SCoT doit respecter les principes du développement durable : principe d’équilibre entre le développement urbain maîtrisé, le développement de l’espace rural et la préservation des espaces naturels et des paysages ; principe de diversité des fonctions urbaines ; principes de respect de l’environnement.

S’agissant plus spécifiquement du Grand Sud de La Réunion, Le SCoT est d’abord et avant tout la marque de reconnaissance d’un vrai bassin de vie constitué par les dix communes qui composent les deux intercommunalités CASUD et CIVIS ; soit un territoire de plus de 307.000 habitants en 2018. Les perspectives de développement de ce bassin de vie ne peuvent alors se concevoir que globalement c’est-à-dire intégrant les besoins et les propositions de l’ensemble des dix communes et des deux EPCI. Le SMEP est donc l’émanation de cette volonté politique de faire du Grand Sud un territoire cohérent et préservé de tout développement incontrôlé.

Cette note fait état des choix retenus par les instances du SMEP pour élaborer le Plan d’Aménagement Durable (PADD) et le Document d’Objectifs et d’Orientations (DOO), documents réglementaires d’un SCoT et constitue une synthèse des orientations stratégiques des deux EPCI.

Le Grand Sud dans La Réunion

Le bassin sud, une cohérence territoriale

         La stratégie territoriale ne peut se comprendre que si celle-ci est replacée dans une cohérence de bassin : le Grand Sud. Conformément à l’approche du SAR, les grands équilibres régionaux s’établissent à ce niveau.

Le Sud, un vrai bassin de vie

Une histoire singulière

Les dix communes et leurs Intercommunalités CIVIS et CASUD ont toujours présenté et valorisé le territoire “Grand Sud” à travers son identité territoriale. Celle-ci trouve son origine dans la nature de son peuplement et la structuration de la propriété foncière du territoire. Cette singularité sudiste est par ailleurs accentuée par la grande diversité physique du bassin et la qualité de ses terroirs qui donne au “Grand Sud” un caractère unique.

Comme ailleurs à La Réunion, le bassin sud est confronté aux effets du développement économique et urbain. Certes incontournables, les conséquences d’une évolution sociale et sociétale rapides et parfois incontrôlées, contraignent les collectivités locales et l’Etat à orienter le mieux possible l’aménagement du territoire tout en préservant les richesses naturelles de l’espace Grand Sud. Ainsi, en 2018, 307.770 habitants peuplent les dix communes du sud.

Le SMEP a opté dès 2013 pour une projection démographique d’un Grand Sud à 400.000 habitants. Cependant, l’évolution de ces 6 dernières années ont plutôt montré un tassement du peuplement du territoire, d’où le choix d’une base de travail retenu pour ce SCoT d’une population estimée à 360.000 habitants en 2035 (source INSEE), sachant que la réflexion globale et l’ambition des élus locaux portent toujours sur l’aménagement d’un territoire qui devra accueillir selon l’INSEE 400.000 habitants entre 2040 et 2045. Les membres du SMEP pensent qu’une accélération du processus démographique demeure envisageable à moyen terme.

C’est donc à ce niveau que la stratégie pour le développement d’un bassin de vie de “400.000 habitants” prend tout son sens. Le réceptacle de toutes les ambitions en matière de développement et d’aménagement est l’espace même du Grand Sud : un “écrin” naturel composé de son cirque, de ses rivières et ravines, de ses forêts, de son volcan, de ses terroirs. Cet “écrin” est le témoin d’un Sud historique, traditionnel, porteur d’espaces naturels extraordinaires qui ont bercé nos enfances. Celui d’une ruralité paysanne qui a fait naître des systèmes de production agricoles et ruraux diversifiés. Berceau enfin d’une culture particulière issue de ces terroirs remplis de savoir-faire et de productions identitaires propres au Sud. Ceux-ci doivent être protégés de toute densification abusive et de tout aménagement peu respectueux de l’environnement naturel et culturel.

Ainsi, la cohérence territoriale, objectif affiché dans le cadre de l’élaboration du SCoT, devient une évidence. Car, la défense de l’identité du Grand Sud portée par le SMEP (Civis et Casud) à travers le Schéma, puis par le programme LEADER depuis 2016 pour la partie haute du Sud est bien évidemment présente sur tout le territoire sudiste. En effet, malgré les difficultés rencontrées, toutes les réflexions et projections faites concernant des projets d’envergure, sont toujours aujourd’hui envisagés à l’échelle du bassin.

C’est dans cette perspective que le projet de SCoT a été élaboré. Et la longue genèse du document a permis de tirer parti des difficultés politiques et administratives de ces dernières années pour aboutir à un consensus autour de la nécessité de travailler ensemble et de consolider cette richesse territoriale. Les différentes études réalisées et leur réactualisation permanente ont permis de structurer le projet de SCoT en lui octroyant une perspective à l’horizon 2035.